Dans une récente prise de parole, Nicolas Hulot rappelait qu’à l’origine de son engagement, il y avait un enchantement pour la beauté du monde, talonné de près par la conscience inquiète de sa fragilité. Cette confidence de notre regretté ministre de la trnasition écologique éclaire nos conduites...
Plus loin nous irons d’abord dans l’émerveillement, plus vertueuses seront nos conduites et notre présence au monde. Sans cette expérience première, aucun combat ne vaut, aucune énergie ne saurait suffire.
Cessons donc de penser l’environnement en termes humains de culpabilité, d’injonctions, de conflits, de peur, de découragement ou de fatalisme… Oublions jusqu’à l’ « environnement » lui-même, terme impropre qui ne parle qu’à nous et que de nous.
Car c’est de la Nature dont il s’agit et celle-ci n’est pas en marge de nous, ni nous dans ses environs, mais nous sommes bien dedans, à faire corps avec, en être traversée… Habités autant qu’abrités.
Il est temps de quitter nos vaines occupations pour, toute affaire cessante, nous installer aux pieds de nos frères les arbres avec le respect dû à qui l’on doit tout.
Respirons avec eux, ancrons les plantes de nos pieds pour qu’elles prennent racines, érigeons nos corps qui jouent avec les vents et la pluie, dressons nos bras, nos doigts comme des branches et laissons nos cheveux feuillus s’enivrer de ciel. Rêvons, pensons, agissons comme eux. Faisons les arbres comme d’autres font les fous. C’est alors, comme eux paisibles et comme eux déterminés, que nous saurons mieux les comprendre et les défendre, quand nous reviendrons, plus tard, dans la mouvance confuse de nos frères les hommes.