Ceux qui ne demandent rien ont tout
- Lao Tseu
Soyez heureux ! Pressés par cette injonction, instrumentalisée par les pouvoirs idéologiques, spirituels et marchands, nous voilà pris de gesticulations frénétiques. Chacun s’active, s’épuise dans cette quête anxieuse.
Autant vouloir capturer une ombre en posant le pied dessus.
Mais, plutôt qu’un objet d’ambition, de volonté, ou de désir, le bonheur ne relèverait-il pas plus humblement, d’une simple inclination.
Plutôt qu’une possession, ne serait-il pas l’émergence d’un état fortuit ?
État d’esprit, état d’âme, état de grâce…
En somme, il s’agirait, à l’image de l’archer zen, de ne plus viser pour toucher et être touché.
Noyés dans le chaos de nos vies, ficelées par leur surmenage factice, comment pourrions-nous voir l’ange passer…autrement qu’inaperçu ?
Alors, que faire?
Rien.
Tout au plus, se rendre disponible. Créer les conditions favorables à l’émergence du bonheur. Aménager en nous son espace. Un refuge intérieur à trois dimensions : L’esprit léger, la gratitude et le contentement. Comment créer cet espace ? Je te livre ici trois maximes qui peuvent nous y aider :
L’inclination prédispose sans garantir, l’espace s’ouvre sans conditions, acceptant l’idée qu’il
puisse rester vacant.
À quoi in fine tout cela nous invite-t-il ?
À cultiver toujours notre plus grande réceptivité à l’instant, notre éveil naïf à ce qui advient. Ainsi éviterons-nous toute déception, et le triste constat de Prévert : « J’ai reconnu mon bonheur au bruit qu’il a fait en partant ».