En fonction de nos états de conscience, de notre activité physique, de nos émotions, de notre investissement psychique, les neurones de notre cerveau s’activent et se calment en cadence. Cette rythmique de l’influx cérébral se traduit par des pulsations d’intensité et d’amplitude variables qui définit une fréquence d’ondes. L’expression « être sur la même longueur d’onde » est est ainsi du point de vue des neurosciences très fondée pour illustrer l’entente entre deux personnes qui résonnent en sympathie, à la façon des cordes pincées d’une guitare. La mesure de cette fréquence est le Hertz qui équivaut à une ondulation par seconde. Dans la transe hypnotique, le sujet et son thérapeute se synchronisent ainsi dans les ondes thêta, comprises entre 4 et 7 Hz. A titre comparatif, le sommeil profond produit des ondes delta (0,5Hz < t < 4Hz), tandis qu’une hyperactivité créatrice culminera dans les ondes gamma (30Hz< g < 35Hz).
Peut-on diriger les ondes émises par notre cerveau ?
L’expérience Eunoia, « Belles pensées » en grec en apporte une preuve d’une grande pureté formelle. Elle met en scène les ondes cérébrales produites par l’artiste plasticienne Lisa Park. Un entraînement particulier permet à Lisa de déclencher instantanément ses émotions : colère, désir, joie, tranquillité... lesquelles sont traduites simultanément en ondes sonores et en vibrations des coupelles installées autour d’elle et de l’eau qu’elles contiennent. Selon un schéma inverse, il est possible par la musique, la parole thérapeutique et le recours aux images symboliques d’influer sur l’activité cérébrale d’un patient afin de traiter notamment les troubles du sommeil ou neurasthéniques. Cet aller-retour nous interroge philosophiquement sur les liens de causalité entre l’esprit et la matière et métaphysiquement sur la question de la dualité ou de l’unité.